Je n’avais pas le cœur à écrire un article à propos de l’incendie terrible qui a dévasté Notre-Dame. Et puis écrire quoi ? Mon écœurement au sujet des centaines et des centaines de messages haineux qui se félicitent de cette tragédie ? qui invoquent la punition divine qui se serait abattue sur la foi et la culture des mécréants ? J’en ai lu tant que j’en ai la nausée. Mais je n’en ai cure tant immense est l’insignifiance de ces dealers de fiel. Alors j’ai écrit un poème en alexandrin. Comme on en n’écrit plus sans passer pour un vieux con. Le voici.
Notre-Dame,
Grande Dame éperdue, mon cœur s’est envolé,
De ton toit presque nu, la forêt consumée,
Restent voûtes perdues, les souvenirs d’antan,
Des discours superflus, et un grand trou béant.
Rosaces merveilleuses, dressées fières vers le ciel,
Ta flèche malicieuse, tes deux tours parallèles,
Sublimes arcs-boutants, tes cloches et gargouilles,
Ont supporté le temps, des guerres jusqu’à la rouille.
Si d’aucuns se gaussent d’un sinistre présage,
Je ne peux m’empêcher, d’y voir là quelque signe,
D’une France frappée d’une tumeur maligne,
De la nécessité, d’un prompt pèlerinage.
Cette épaisse fumée, qui s’échappe de toi,
Me laisse bouche-bée, et le regard pantois,
Tu ne peux pas mourir, nous laisser ce fardeau,
La demeure flétrir, du bon Quasimodo.
Notre histoire est en toi, nous te reconstruirons,
Nous ne t’oublierons pas, et nous t’honorerons,
Hommage aux bâtisseurs, qui ont versé leur sang,
Leurs larmes et leur sueur, que tu vives mille ans.
Nous témoignerons lors, une motivation,
A ne point oublier qui l’on est, d’où l’on vient,
Grande Dame humiliée, que sonne le tocsin,
Du lieu qui vit le sacre de Napoléon.
Victor Petit
HOMO DOMINATUS 